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AUFIDE.

Ah que mon rival change. Eſt-il temps de changer ?
Quoy ? vous croyez qu’auprès des beaux yeux qu’il irrite,
Un changement forcé luy tint lieu de merite ?
Non, ſans doute, ils feront juſtice à mon amour ;
Et pour Coriolan ſeront fiers à leur tour.
Mais il a pour changer l’ame trop inflexible.
Ou d’abord ou jamais il ne devient ſenſible.
Il vient à moy. Je vais d’une nouvelle ardeur
Contre les aſſiegez réveiller ſa fureur.
Allez ; & du ſuccez ſoyez moins allarmée.


CAMILLE.

Répondez-moy de luy : je réponds de l’armée.







Scène II



CORIOLAN, AUFIDE.
AUFIDE.


VOicy l’heure fatale, où vous aviez promis
Que le Romain au Volſque enfin ſeroit ſoûmis.
Quand voulez-vous, Seigneur, répondre à noſtre attente ?


CORIOLAN.

Dés que je reverray l’armée obeïſſante ;
Et que ceux qui l’ont miſe autrefois ſous ma loy,
Ceſſeront d’employer ſes forces contre moy.