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L’Art de se

dans la necessité de vivre un plus grand desespoir que les hommes n’en trouvent ordinairement dans la necessité de mourir, je n’ay plus besoin de preuve pour comprendre la bonté & la sagesse de Dieu.

Mais ce n’est point ici le lieu d’étendre toutes ces considerations, puis que nous ne les touchons qu’autant qu’elles sont capables de nous faire connoître les perfections de l’homme.

Nous ne nous arrêterons pas sur l’imagination, qui n’est à proprement parler, qu’un amas de sensations affoiblies, qui subsistent encore dans nôtre ame à l’occasion des traces que les objets exterieurs ont laissé dans nôtre Cerveau, un amas, dis-je, de sensations que l’ame arrange, & dont elle se sert ensuite pour se répresenter d’autres objets.

Mais nous ne pouvons assez admirer cette intelligence de l’homme, qui rectifie les sens ; qui corrige l’imagination, purifie & étend les perceptions nées à l’occasion des corps, qui unit plusieurs idées dans le jugement qu’elle forme