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la nature de la pensée, à mesure qu’ils s’accoutument à renoncer aux préjugés des sens, à démeler la confusion de leurs pensées & à avoir des choses des idées distinctes, & qu’enfin le même éloignement que nous trouvons entre Ie mouvement en general & la pensée en general, nous le trouvons aussi entre les especes de la pensée & celles du mouvement. Que l’Anatomie arrange les parties de mon corps & m’en fasse admirer la structure. Que la Chymie trouve des sels, des esprits volatils dans le sang qui coule dans cette machine. Que la Medicine recherche ce qui en gaste, ou qui en restablit les ressors. Qu’on nous explique la maniere dont les alimens deviennent liquides par la coction, dont le chile se rafine, se filtre, entre dans les veines, dont le sang se fermente, circule & coule par tout, dont les esprits agissent dans les nerfs ; tout cela ne fait que confirmer ce principe. Puisque tout ce qui m’explique les mouvemens les plus particuliers & les plus circonstancies des ressors de mon corps, ne fait que m’éloigner de l’idée