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eux, ou même à ravaler no : superieurs, parce qu’ils nous font ombre par leur grandeur. Nôtre orgueil se trahit visiblement en ceci. Car si les autres font un objet de mépris, pourquoy ambitionnons nous leur eitime ? ou fi leuc estime est digne de faire la plus forte paflìon de nos ames, comment pouvons nous le mépriser ? Ne seroit-ce point que le mépris du prochain est plûcôt affecté que veritable. Nous entre voyons fa grandeur, puis que son estime nous paroit d’un fi grand prix : mais nous faisons tous nos efforts pour la cacher, afin de nous faire honneur à nous mêmes. De là naissent les medisances, Ies ealomnies, les louanges empoisonnées^ la (atyre., la malignité & l’en vie, II est vrayque celle-çi se cache avec un foire extreme, parce qu’elle est un aveu forcé que nous faisons du merite, ou du bonheur des autres, & un hommage forcé que nous leur rendons.

De tous les sentimens d’or gueil, le mépris du prochain est le plus dangereux > pajçe que c’est ceiuy qui va le

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