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que l’esprit est incredule. C’est que le dernier se détermine sur les moindres aparences sans rien attendre, au lieu que le jugement compare & examine toutes choses avant que de se détcrmw ner.

Les hommes doctes ont en vain taché de faire venerer le savoir par Tinterêt qu’ils ont à faire respecter ce qui les distingue des autres. Je ne say si en attirant la vaine approbation du vulgaire, ils ont bien trouvé le secret de se sa* tais faire eux-mêmes. Si cela est, il faut que la vanité soit vernie au secours de la science. Car je vous prie que profitent la plupart des choses, que nous àprenons à un homme qui est fait pour ^Eternité ? Qujest-ce que les sciences humaines nous aprenent ? des mots, des éti mologies, des dattes, des faits qui ne nous regardent plus, ou qui ne servent qu’à montrer que nous les savons, des questions vaines, ou ridicules, ou dangereuses, des speculations sans fin, une infinité de fictions & de mensonges, & presque rien qui nous soit utile, & dont nôtre ame puisse se nourrir. Comment