gîòjre. Car on médit souvent des autres pour se louer soy-même indirectement. Il n’y a point d’homme au monde qui ne se louât ouvertement s’il l’osoit ; mais comme il craint de se faire tort en manquant de modestie, il est obligé d’avoir recours à des voyes adroites & ingenieuses, & de faire remarquer son merite sans attirer le reproche d’une trop grande vanité. II n’ose se loiier ouvertement : maisjl espere qu’en parlant des autres, il se peindra d’une maniere indirecte, qu’en témoignant de rhorreur pour une mechante action, il té, moignera combien sa vertu le rend incapable de la commettre j & que plus U blâmera ks vices des autres, plus il montrera qu’il en est exempt, & sera faire attention aux vertus opposées qu’il possede. Un.amour propre.groslier & sans politique tirejuy même cette consequence en disant, pour moy, bienque j’aye de grans défauts t je peux me vanter de n’avoir pas celuy.là : mais un amour propre habile & prudent est meilleur ménager de fa modestie, ôt cache souyent sa medisance, mais beau...... • .... «"P
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