Religion. Le premier degré de nôtre
sanctification c’est de se détacher du
monde. Le second c’est d’aymer Dieu
d’un amour d’interét en luy donnant
tout son attachement, parce qu’on le
considere comme le Souverain bien.
Le troisiéme c’est d’avoir pour les bienfaits
la reconnoissance qui leur est deüe ;
& le dernier enfin c’est d’aymer ses
perfections. Il est certain que le premier
de ces sentimens dispose au second, le
second au troisiéme, le troisiéme au
quatriéme. On ne peut guére considerer
come il faut, l’effroyable malheur
que c’est d’abandonner Dieu, sans desirer
sa communion par des motifs pris
de son interét. On ne peut aymer Dieu
comme le principe de joye & de sa
felicité, sans se sentir de la reconnoissance
pour les biens qu’on a receus de luy,
Il est naturel & comme necessaire que
celuy qui ayme Dieu comme son Souverain
bien & comme son grand & éternel
bienfaiteur, s’aplique avec plaisir
à considerer ses perfections adorables,
que cette meditation luy donne de la
joye, & que par là il vienne à aymer
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L’Art de se