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dit que la premiere racìïie de ce désordre consiste en ce que limagination • agit plus vivement en nous que la raison, c’est à dire, que les idées corporelles font une impression vive & sorte dans nôtre ame, pendant que les idées spirituelles n’en font qu’une tiede & languissante. Il est aiié de concevoir qu’afin que Dieu rétablisse nôtre ame dans l’état de droiture, où elle doit être à cet égard, il faut qu’il fasse par fa grâce que les idées spirituelles du devoir, de la vertu, de l’éternité, &c. fassent une plus vive & plus forte impression qu’estes n’avoient accoûtumé de faire, & qu’au contraire les images du monde, duplaisir.dela volupté, & en generai des biens sensibles, fassent une impression moins vive & moint forte.

Dieu fait le premier en fixant les idées spirituelles dans l’esprit, en second lieu en les rendant agreables, & pour un troisième en les étendant. La grâce fixe les bonnes idées dans nôtre esprit, comme la melancolie fixe les idées tristes dans I’ame. Un melancolique a beau chasser de son esprit les idées fâcheuses