tion. Mais il n’en est pas de même de l’abbaissement où la vie nous fait descendre. Cet état n’est point naturel à un esprit comme le nôtre ; & sans doute aussi que l’Auteur de la nature ne l’y eût point abandonné sans la consideration de son péché, l’homme vivroit : mais sa vie seroit plus noble. C’est se tromper que de prétendre que la mort de l’homme commence le suplice de sa corruption. La vie a déja puni l’homme criminel par ces tristes dépendances, qui attachent les pensées, les soins, les desirs & les affections d’un esprit si grand & si noble à la conservation de cette basse argile, que nous appellons nôtre corps.
Telle est neanmoins la foiblesse de l’homme, qu’il veut sentir un abaissement qui n’est pas en luy, & ne veut point s’apercevoir d’un abaissement qui luy est propre. Il s’effraye de abbaissement imaginé & ne sauroit s’apercevoir de abbaissement veritable.
Mais enfin que le corps soit reéllement abaissé, que m’importe, si mon esprit gagne infiniment plus que mon corps