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L’Art de se


CHAP. V.

Où l’on continüe à examiner l’étendüe de nos devoirs, en considerant la loy du Decalogue.


D E ce que nous devons aymer Dieu il s’ensuit, que nous ne le devons point confondre avec ses creatures par l’idolâtrie. La defense suit naturellement le commandement à cet égard.

Dieu en établissant l’ordre naturel que nous voyons dans le monde, a certainement pris toutes les mesures pour nous empécher de tomber dans l’idolâtrie. Car premierément pour nous défendre de l’idolâtrie de nous mêmes, il n’a point voulu que nous connûssions nos perfections, qu’en reconnoissant nôtre dépendance. Nos perfections sont nos sentimens, nos pensées & nos diverses affections. Si toutes ces perfections, ou ces qualités spirituelles naissoient de nous & se trouvoient en nous, sans qu’elles fûssent attachées à des causes exterieures, il y auroit du danger que nous ne nous applicassions à nous mêmes l’idée que nous avons de