duisent souvent de plus de moitié. Si la campagne a lieu en pays chrétien, la fatigue les pousse souvent à la désertion ; mais en contrée musulmane ou païenne, stimulées par la crainte d’être vendues comme esclaves ou d’être retenues prisonnières, elles font preuve de beaucoup d’énergie. Ces femmes reçoivent de quoi acheter leur habillement, des rations, et certains morceaux sur chaque bête abattue.
Le Dawoulla-Bet Tabbaki Alaka, ou chef des gardiens de la pourvoirie. Ces gardiens sont des hommes de confiance ; ils reçoivent les provisions des mains des sommiers, auprès desquels ils campent entre les timbaliers et le campement du Biarque ; ils sont tenus aussi de construire de bonnes huttes imperméables pour y loger les provisions ; ils reçoivent leur soutenance, une solde très-modique, et ils prélèvent des bas morceaux de viande sur chaque bœuf de boucherie.
Le Tchagne Alaka ou chef des sommiers. Ces serviteurs chargent, conduisent, paissent les chevaux, mules ou ânes de somme dont ils ont la responsabilité. À l’arrivée au campement, ils remettent leurs charges aux gardiens de la pourvoirie, dressent les tentes du Dedjazmatch, les abattent, et veillent à leur transport ainsi qu’à celui de toutes les provisions de bouche. De jour, ce sont les pages qui doivent redresser et tendre les tentes infléchies, mais durant la nuit, les sommiers sont chargés de ce soin, comme aussi de celui de transporter et de verser les grandes jarres de vin, d’hydromel ou de bière, dont on se sert les jours de festin ; ils en perçoivent alors l’écume, un peu de la liqueur de dessus, ainsi que les effondrilles. Ils ont droit aussi aux curures des outres à miel, et, à chaque bête abattue, il leur est attribué un morceau spécial de viande. Ils sont chargés en temps ordinaire d’aller chercher et de transporter les impôts