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DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE

tier qui regarde la sellerie et les besoins de l’écurie. Lorsque le Dedjazmatch monte à cheval, le Balderasse visite les sangles et tient l’arçon, pendant qu’un palefrenier tient le cheval par la bride. Sa place, au camp, est immédiatement derrière la tente du Prince, où ses recrues particulières et tous les serviteurs de l’écurie de son maître campent autour de sa petite tente noire. C’est sur son ordre que le chef de la troupe, composée des gardes du destrier, lui envoie un piquet de soldats pour veiller de nuit à la sûreté des chevaux du Dedjazmatch. Après que les sénéchaux ont assis l’impôt de l’orge, c’est lui qui est chargé de la perception ; si cette opération présente des difficultés, il requiert au besoin l’appui du corps des gardes du destrier. Il doit percevoir mensuellement des mains du chef des écuyers tranchants une peau de bœuf crue, qu’il fait découper en lanières et distribuer aux palefreniers, qui les corroient et les tiennent prêtes à tous les usages de l’écurie ; il donne aussi de ces lanières à préparer aux gardes du destrier pour les besoins de la sellerie. Tout harnais réformé lui revient de droit. Il perçoit la dîme sur les cadeaux de beurre faits au Dedjazmatch, sur les étoffes servant à faire des culottes et sur les chevaux reçus comme impôt, comme cadeau ou même achetés ; le cheval de combat du Dedjazmatch n’entre pas en ligne de compte. Quand ce dernier donne un cheval à un vassal important, cet écuyer perçoit sur le donataire un droit de bonne-main. Son cheval de combat et sa mule sont nourris à l’écurie de son maître. À l’époque annuelle du renouvellement des investitures, la plupart des fonctionnaires résignent leurs offices, le chef des gardes et le gardien de l’intimité déposent leurs verges, l’écuyer remplit alors leurs fonctions, et à la nomination du