donnances et des lois, statuaient sur les dogmes et discréditaient la religion et le clergé en faisant prononcer l’excommunication contre les infractions, même légères, à leur autorité. Bientôt ils se livrèrent sans frein aux plus iniques extravagances. On raconte que l’un d’eux, rentrant dans son camp et voyant l’enceinte où étaient ses tentes, imparfaitement palissadée, manda le chef dont les troupes avaient exécuté cette corvée, et, pour compléter la clôture, le fit lier avec quelques-uns de ses hommes, pour servir de palissade vivante. La nuit, les hyènes les dévorèrent, pénétrèrent auprès de la tente impériale et mangèrent quelques gardes et le cheval favori de l’Empereur, qui craignit pour lui-même et cria au secours. Les traditionnistes ajoutent que le lendemain le monstre déposa le sceptre et s’en alla, sous l’habit religieux, mourir dans un koualla désert, où, au jour anniversaire de son dernier crime, on entend encore, dans la nuit, les hurlements des hyènes, les cris des victimes et un tumulte semblable à celui d’un camp bouleversé.
Un autre, pour se réfugier contre les remords et expier ses crimes, s’en alla s’asseoir en un lieu écarté et fit construire autour de lui un mur circulaire, sans porte ni fenêtres, et recouvert d’une voûte ; on pratiqua dans le mur épais une seule lucarne, par laquelle, sans pouvoir le voir ni en être vu, on lui passait le pain et l’eau. Parfois des visiteurs compatissants l’appelaient ; il leur tenait des discours émouvants dont on rapporte encore des lambeaux. Il vécut ainsi plusieurs années. Un jour, comme il ne répondait pas, on démolit ce sépulcre, et on trouva son corps dans l’attitude d’un homme qui prie.
Les stupides tyrannies des Atsés provoquèrent rébellions sur rébellions. Ils avaient nié la liberté,