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SECOND ENTRETIEN


SŒUR ANGÉLIQUE, SŒUR AGNÈS

Angélique. — Ah ! Dieu soit loué ! Je commence à respirer. Jamais je n’ai été plus accablée de dévotions, de mystères et d’indulgences, que depuis que je t’ai quittée. Ah ! que je suis rebutée de toutes ces superstitions ! Comment te portes-tu ? Tu ne me dis rien ? Qu’as-tu à rire ?

Agnès. — Je suis toute honteuse de paraître devant vous. Je m’imagine que vous savez déjà jusqu’aux moindres particularités de tout ce qui s’est dit et passé dans votre absence ?

Angélique. — Et de qui aurais-je pu l’apprendre ? Tu te railles bien de moi. Viens-t’en dans ma chambre, et songe par où tu commenceras à m’en faire un fidèle récit. Pour moi, je sors d’entre les mains d’un sauvage qui aurait mis au désespoir un esprit autrement tourné que le mien : je veux dire de mon directeur ; c’est l’homme le plus bourru et