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Pasithée qu’elle donnait dans son panneau et qu’elle était la dupe de cette affaire. Mais à d’autres ! dit Catherine en elle-même ; un si bel oiseau ne m’échappera pas, que je n’en arrache quelques plumes. Comme elle le pensa, elle le fit. Après qu’elle fut sortie de la chambre de Pasithée et qu’elle en eut fait sortir Marine, disant qu’il la fallait laisser reposer, elle prit par la main cette prétendue fille, et la laissant entrer dans sa chambre, lui dit qu’elle avait affaire d’elle. Après en avoir fermé la porte, elle pria Marine de la délacer, lui disant que son corps de jupe la pressait extrêmement. Quand cela fut fait, elle dit à Marine que la peau lui démangeait en divers endroits de son corps où elle ne saurait porter la main, et qu’elle la priait de la gratter ; que cela lui ferait un grand plaisir. L’officieuse Marine s’en acquitta le mieux du monde, et même si bien au gré de celle qui lui avait donné cet emploi, qu’elle sentit à son tour une certaine démangeaison qui n’était point du tout d’une fille. Catherine, qui voyait tout cela, et que son charme commençait d’opérer, porta sa main comme par mégarde sur un certain endroit du corps de Marine, qui acheva de lui confirmer ce qu’elle avait vu dans la chambre de Pasithée. D’abord elle tomba à la renverse, et Marin, car c’est ainsi qu’il le faut désormais appeler, profitant de cette nouvelle occasion, il se passa entre eux une scène qui ne lui fut pas moins agréable que celle qui s’était passée dans la chambre de Pasi-