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mes écrits ne la représente que dans une très exacte observance de tous ses vœux. Car, en effet, pour commencer par la pauvreté, peut-on être dans un plus grand détachement des biens de ce monde, que de s’en dépouiller volontairement jusqu’à la chemise ? Peut-on, dans ses paroles et dans ses actions, faire paraître la beauté de la chasteté avec plus d’éclat, qu’en se proposant pour règle la nature toute pure ? Enfin, si l’on veut faire preuve de son obéissance sans exception, l’on connaîtra qu’elle aura autant de docilité que pas une de vos novices.

Voilà, madame, une longue lettre pour un petit ouvrage, et une grande porte pour une pauvre maison. Il n’importe : j’ai mieux aimé pécher contre quelques règles, que de me gêner en vous écrivant. Faites part à vos plus intimes et aux miennes, de ce que vous jugerez à propos qu’elles sachent. Et croyez que je suis sans réserve,

MADAME,

Votre très obéissant et très affectionné Serviteur,

l’abbé DU PRAT.