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maigre, ni grasse ; ses tétons sont bien divisés ronds, et non éloignés de l’estomac ; elle est étroite de ceinture et large de côté ; elle n’a aucune ride sur le visage ; au contraire, il est fort uni ; les bras ronds, les mains d’une longueur médiocre et minces, la cuisse grasse, les genoux petits, la jambe très belle et droite, de sorte qu’elle est merveilleusement bien assortie jusqu’au talon, auquel est conjoint un pied fort petit et bien formé. Enfin, outre toutes ces beautés que la nature lui a données, elle a beaucoup de belles qualités qui sont les plus grands charmes d’une fille.

Agnès. — Vraiment, j’ai bien pu dire que je ne la reconnaîtrais pas, car elle n’avait pas, ce me semble, toutes ces qualités, ni ces perfections de corps. Selon que tu me la dépeins, ce ne serait plus elle-même.

Angélique. — J’avoue que je l’ai trouvée fort changée ; mais il faut savoir que les compagnies donnent de grands changements aux personnes, et principalement à celles de notre sexe, quand elles veulent prendre la peine de se corriger de tous leurs mauvais gestes et de tous leurs défauts.

Agnès. — Enfin, sœur Cornélie se doit donc marier avec Frédéric ?

Angélique. — Oui.

Agnès. — Dis-moi, est-ce ce Frédéric que j’ai connu il y a six ans à Florence, chez le comte d’Arnobio ?