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dant que son attention est ainsi attirée, et qu’il se sert de la vision binoculaire, on place devant un œil un prisme à base inférieure ; aussitôt par le dédoublement de l’image dans le sens vertical, l’acte de fusion est supprimé, et les mouvements de l’œil sont désormais livrés aux puissances musculaires telles qu’elles existent en réalité. Si les droits internes et externes se font réellement équilibre, les images ne seront dédoublées qu’en hauteur, et par conséquent les deux lignes se confondant, le malade n’apercevra qu’une seule ligne et deux points superposés. Si au contraire le droit externe a une puissance d’abduction supérieure à celle du droit interne, elle sera mise en jeu, et immédiatement il verra deux lignes et deux points. Ces deux images seront croisées et d’autant plus écartées l’une de l’autre que le strabisme sera plus considérable.

En procédant à cet examen il faudra prendre les précautions suivantes qui sont assez importantes. D’abord la ligne devra être très-fine et le point assez gros, car si la ligne possède une assez grande largeur le malade, malgré le prisme vertical, cherchera à fusionner les deux images, et masquera par conséquent ainsi tout ou partie de son strabisme latent, Pour être bien sûr que le malade ne fait pas des efforts de fusion et que l’examen est rigoureux, il faut, lorsqu’il y a des images doubles, qu’en inclinant la base du prisme soit en dehors, soit en dedans, la distance horizontale des deux images change aussitôt. Dans le cas, au contraire, où il n’y a qu’une image, il faut qu’il apparaisse une diplopie croisée quand la base est tournée en dehors, homonyme quand elle est tournée en dedans.