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noculaire ; qu’on vienne à cacher en effet un œil sous un verre dépoli, et l’on verra alors immédiatement cet œil qui n’est plus maintenu en place par le besoin de fixation, être entraîné par l’excès de force d’abduction du droit externe. La même chose se produit encore dans d’autres circonstances ; approchant par exemple petit à petit un objet des yeux d’un myope atteint d’insuffisance musculaire, au fur et à mesure que nous approchons l’objet, les efforts de convergence deviennent de plus en plus considérables, et il arrive un moment où ils ne peuvent plus lutter contre la force d’abduction des droits externes, et alors l’un des veux se dévie en dehors. Ceci nous explique très-bien pourquoi dans les hauts degrés de myopie, les malades ne se servent plus pour voir de près de la vision binoculaire, et ne lisent qu’avec un seul œil.

De la détermination du strabisme latent et de son degré.

De Graefe a donné un moyen très-Ingénieux qui permet de déterminer facilement s’il existe ou non du strabisme latent et quel est son degré. Cette question a une grande importance, car c’est elle qui fournit pour ainsi dire les indications de la thérapeutique, et qui règle la conduite du chirurgien. Sur une feuille de papier blanc l’on trace une ligne noire très-fine sur laquelle est placé un gros point noir exactement traversé par son milieu. Cela fait, la feuille étant tenue devant le malade à la distance de la vision distincte, on lui dit de regarder avec les deux yeux la ligne et le point. Pen-