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vait en solo parmi le mugissement des vaches grasses et le bêlement des brebis qui faisaient orchestre.

Pelo le bouvier chantait à tue-tête :

Perrine, ma Perrine,
Lon li lan la,
La deri deri dera !
Perrine, ma Perrine,
Où sont tes veaux allés ?
 
Où sont tes veaux allés ? (bis)
Y sont dans la grand’prée,
Lon li lan la,
La deri deri dera.

Et la petite Jouanne, qui gardait les oies, lui répondait en fausset suraigu :

L’mien en bel équipaige
Venait me voir au jour
0’ tous ses biaux atours.
Si les chiens du villaige
No l’auriont point connu,
L’auriont, ma fâ, mordu !

Qu’il a d’un’ chemisettte
Marquetée d’au pougnais,
D’un vestaquin d’drougnais,
Des ganaches grisettes,
Gilet o’ des ribans,
Li pendant par davant[1].

  1. Premier couplet. — Le mien (mon fiancé) en belle toilette venait me voir au jour. Avec tous ses beaux atours, si les chiens du village ne l’avaient pas connu, ils l’auraient, ma foi, mordu.
      Deuxième couplet. — Il a une chemise brodée au poignet, un habit de droguet et des guêtres grises, un gilet avec des rubans qui lui pendent par devant.