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XVIII


LA FÊTE


Liesse ! liesse ! liesse ! Vin de France ! Cidre de Bretagne ! Hypocras et cervoise, gras-double, boudins, saucisses, joies du ventre ! Fête de l’estomac ! Noël ! Noël ! ou, pour parler plus vrai, car le cri de l’allégresse populaire, en Bretagne non bretonnante, est énergique, gourmand et heureux.

— Au lard ! au lard ! au lard !

Nous sommes à l’assemblée de Pontorson, des deux côtés de la rivière et sur le pont. Nous y sommes avec des connaissances et des amis : des boisseaux d’amis, des charretées de connaissances.

— Au lard ! au lard ! Au lard ! petite Jouanne, la gardeuse d’oies ; au lard ! Pélo, le bouvier ; au lard ! Mathelin, le pasteur de gorets ; au lard ! Goton, Mathurin sans dents et les autres !

Sauf quelques différences qui existent encore entre les coutumes et les mœurs des deux pays, l’assemblée de Pontorson ressemblait énormément à nos fêtes des Champs-Elysées, de Pantin, de Clamart, de Saint-Cloud, etc. Les mirlitons florissaient sous le nom de trompettes d’oignon, les crécelles déchiraient déjà les oreilles. On courait dans des sacs. On essayait d’écraser un œuf à l’aide d’une baguette, avec une grosse tête de païen sur les yeux.