Page:AAC - Agriculture et conservation de l'environnement.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

répartie sur toute la surface (une tonne de terre répartie uniformément sur un hectare ne serait pas plus épaisse qu’une seule page de ce rapport).

La recherche effectuée dans plusieurs régions du Canada montre qu’environ 75 à 80 % de la charge sédimentaire annuelle en suspension dans les cours d’eau est transporté en février, mars et avril. Ces mois sont généralement caractérisés par le ruissellement de la neige fondue, un faible impact de la pluie et un sol dont les couches supérieures sont gelées ou saturées. À cette époque de l’année, le sol est donc facilement érodable et les techniques culturales qui le laissent sans protection viennent aggraver cette situation (fig. 2). Les risques d’érosion du sol sont en général réduits lorsque la couverture végétale augmente.

Il a été démontré que les caractéristiques des terrains comme le type de sol, les formations superficielles, la pente et le drainage influencent autant que l’utilisation des terres et l’entraînement du sol dans les cours d’eau. Par exemple, la qualité des eaux superficielles dans les zones à sol sableux est d’ordinaire bonne tandis que celle des bassins versants argileux est d’habitude inférieure, même si l’utilisation des terres est semblable.

Quoique les terres agricoles ne contribuent que faiblement à l’apport de sédiments par unité de surface, la charge sédimentaire totale qui provient de toutes les terres agricoles est en général importante. Les sédiments altèrent la qualité tant physique que chimique de l’eau. Une fois qu’elles ont gagné les cours d’eau, les particules sédimentaires causent des problèmes comme :

  • l’envasement, la diminution du débit maximal ;
  • la détérioration ou destruction des habitats aquatiques ;
  • l’accroissement de la turbidité (eaux troubles) ;



Fig. 2 Le ruissellement nival sur un terrain dénudé peut causer une érosion considérable avant que le sol ait pu dégeler suffisamment pour permettre l’infiltration. En outre, le sol souvent très mouillé et instable lorsque la surface dégèle devient très vulnérable à l’érosion. Une grande partie des sédiments a été retenue dans la zone ensemencée d’herbages, réduisant ainsi la quantité de sédiments qui atteindront le cours d’eau.