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été enlevés des terrains marécageux et des berges de fossés. Cette pollution thermique a des effets nuisibles sur certaines espèces de poissons exploitées. Il est possible de remédier à ce problème en laissant des arbres le long des cours d’eau et en s’abstenant de dégager les zones marécageuses. Dans certains cas, il peut même être utile de planter des arbres le long des berges de fossés pour obtenir davantage d’ombre.


Divers problèmes


Il existe encore d’autres cas où les techniques culturales ont provoqué la pollution de l’eau au Canada. Quoique ces problèmes ne soient pas ressentis à l’échelle nationale ou même régionale, ils peuvent malgré tout détériorer la qualité de l’eau dans des secteurs délimités. Il y a par exemple : les eaux d’infiltration et de ruissellement en provenance des aires de stockage des aliments pour les animaux ; les effluents des laiteries qui s’écoulent dans les eaux libres ; les eaux d’infiltration qui proviennent des animaux morts enterrés à des endroits inappropriés ; le ruissellement des eaux chargées de boues d’égout contaminées qui sont utilisées pour amender le sol.

Les eaux d’infiltration et de ruissellement en provenance des silos et des aires de stockage de nourriture pour le bétail (déchets alimentaires), devraient être recueillies si elles risquent de polluer l’eau. Ces liquides ont une forte demande biologique en oxygène (DBO) et peuvent épuiser facilement l’oxygène de petites étendues d’eau réceptrices. Ils contiennent aussi de fortes concentrations de phosphore et d’azote. L’utilisation d’aires de stockage cimentées et de parois étanches peut permettre de réduire les risques de pollution des eaux superficielles et souterraines. Pour atténuer l’infiltration produite dans les silos, il faut éviter d’y emmagasiner des matières trop humides.

Lorsque des additifs alimentaires pour les animaux (comme la mélasse) sont renversés par accident, au lieu de laver l’endroit à l’eau qui se déversera dans l’égout ou les eaux libres avoisinantes, il vaut mieux le recouvrir de fourrage par exemple qui pourra servir à nourrir le bétail. Ou encore, les matières utilisées pour absorber le liquide déversé peuvent être incinérées, jetées dans une décharge contrôlée ou épandues et incorporées à la terre.

Les eaux usées des laiteries sont très polluantes en raison de leur forte teneur en substances nutritives et en DBO. Les égouts des laiteries ne doivent pas déboucher dans un cours d’eau ou être reliés aux tuyaux de drainage des champs.

Les animaux morts doivent être soit remis à une entreprise de ramassage spécialisée, incinérés ou ensevelis dans un endroit approprié et de manière à prévenir l’infiltration des polluants dans l’eau souterraine. Les zones où le niveau de la nappe aquifère est élevé ou dont le sol est très perméable ne devraient pas servir de cimetières d’animaux. Les carcasses ne doivent pas non plus être enterrées près d’une source d’approvisionnement en eau, étant donné les risques de contamination par infiltration.