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  • incorporer le fumier à la terre le plus rapidement possible après son application ;
  • appliquer les quantités de fumier qui correspondent aux besoins en matières nutritives des cultures ;
  • stocker et étendre le fumier loin des zones inondables ;
  • réduire le volume de liquide à manipuler en le protégeant contre la pluie et le ruissellement. Note : Il n’y a pas avantage à diluer le fumier au point d’obtenir un effluent assez inoffensif pour être déversé directement dans un cours d’eau.


Non seulement ces mesures peuvent être avantageuses pour l’agriculteur parce qu’elles diminuent ses besoins en engrais, mais des épandages de fumier réguliers améliorent aussi la structure du sol. Dans les bassins versants à forte population animale, de nombreux problèmes concernant la qualité de l’eau pourraient être atténués ou prévenus grâce à une utilisation et une manutention judicieuses du fumier, et ce, à peu de frais supplémentaires pour les agriculteurs.


Pesticides


Les pesticides comprenant les herbicides, les insecticides et les fongicides sont, à l’heure actuelle, largement utilisés au Canada. Tant les producteurs que les consommateurs bénéficient de rendements accrus et de produits améliorés. Néanmoins, les pesticides peuvent provoquer la pollution de l’eau lorsqu’ils sont entraînés dans les eaux superficielles. L’importance du problème présenté par un pesticide donné est déterminée par sa persistance (capacité de ne pas s’altérer) dans le milieu ; son taux d’utilisation et sa fréquence d’application ; sa mobilité (degré d’absorption par les particules du sol et solubilité dans l’eau) ; sa capacité de bio-accumulation (concentré dans les organismes vivants) ; ses propriétés toxiques, mutagènes (capables de provoquer des mutations), carcinogènes (qui causent le cancer) ou tératogènes (qui peuvent produire des anomalies) (le cas échéant).

Le fait qu’un produit chimique soit considéré comme inoffensif d’après un critère ne signifie pas nécessairement qu’il le sera en toutes circonstances. Par exemple, le DDT a acquis un immense succès parce qu’il se présentait comme un insecticide extrêmement efficace avec un faible degré de toxicité pour les mammifères. Il a fallu de nombreuses années avant que les chercheurs découvrent que ce produit s’accumulait dans les tissus des organismes aquatiques et était transmis aux oiseaux et à d’autres animaux. Cette substance, une fois qu’elle a franchi un seuil dans ces organismes supérieurs, perturbe leurs fonctions reproductrices. Le DDT a été interdit au Canada, mais il reste dans l’environnement, car il est très persistant. Des traces de ce produit qui, avec les années, s’est accumulé dans le sol et les sédiments aquatiques sont encore décelées dans les eaux de drainage, les cours d’eau et les lacs. Il semble toutefois que les concentrations décelées dans les échantillons d’eau et de poisson baissent régulièrement. Néanmoins, cette expérience fait ressortir les problèmes que posent à long terme les pesticides persistants.