Page:AAC - Agriculture et conservation de l'environnement.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
  • disposer du fumier selon les règles (voir section suivante) ;
  • réduire l’érosion du sol, le ruissellement et le transport des sédiments ;
  • appliquer les engrais aux meilleurs moment et endroit pour leur absorption optimale par les plantes ;
  • planter des cultures de couverture d’hiver qui prélèvent les nitrates à l’automne et au début du printemps avant qu’ils s’infiltrent au-delà de la rhizosphère (les racines) des espèces printanières.


L’utilisation judicieuse des engrais et du fumier devrait permettre aux agriculteurs de tirer le maximum d’avantages des substances nutritives, tout en favorisant la protection de la qualité de l’eau.


Déchets animaux


Quoiqu’il représente un excellent moyen d’amender le sol, le fumier peut parfois gravement polluer l’eau. En général, ce problème est le résultat direct d’une mauvaise application. L’élevage du bétail en claustration, pratique qui rassemble un grand nombre de sujets dans un espace limité, a accentué ce problème dans de nombreuses régions du Canada. Tel est le cas notamment dans les secteurs où, en raison de l’accroissement de la population, un centre urbain qui nécessite d’importantes quantités d’eau potable se trouve à proximité d’une zone de production intensive de bétail. Néanmoins, une petite ferme d’élevage mal gérée peut causer davantage de pollution qu’une grande exploitation bien gérée.

Le fumier est une bonne source de substances nutritives pour les récoltes, mais il requiert certaines mesures pour que son utilisation soit sans danger. Le fumier peut altérer la qualité de l’eau en augmentant les concentrations de phosphore et d’azote des eaux superficielles et souterraines ; en accroissant la demande biologique d’oxygène (DBO) des cours d’eau et en entraînant, de ce fait, la disparition des espèces dont les besoins en oxygène sont élevés ; en produisant des concentrations d’ammoniac toxique qui tuent les poissons ; en introduisant des organismes pathogènes qui restreignent son utilisation à des fins récréatives et de consommation. Le ruissellement et l’infiltration de l’eau qui provient du fumier épandu dans les champs ou stocké (fig. 7) peuvent altérer sensiblement la qualité des eaux superficielles.

Les lacs et les cours d’eau situés à proximité des parcs d’engraissement absorbent une quantité considérable de l’ammoniac atmosphérique. Les pratiques comme la réduction de l’humidité du fumier en gardant l’excès d’eau hors du parc, l’addition de paille ou d’autres matières fibreuses et l’épandage fréquent dans les champs avec l’incorporation immédiate du fumier à la terre doivent être employées pour diminuer la quantité d’ammoniac pouvant se volatiliser.

La salmonelle, une bactérie infectieuse commune, peut survivre jusqu’à un an dans le purin et se transmettre facilement à l’homme. Les autres infections bactériennes qui peuvent être communiquées à l’homme par le fumier sont l’anthrax, la tularémie, la brucellose, l’érysipèle, la tuberculose, le tétanos et la colibacillose. Le bétail devrait être tenu à l’écart des nappes d’eau, y compris les ruisseaux et les fossés, pour prévenir la contamination directe.