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EMPIRES ET RÈGNES DE LA NATURE.

rant électrique, des combinaisons chimiques et du mouvement. Déjà l’on en est à transformer pour ainsi dire une force en une autre, et à reconnaître que cette transformation a lieu en vertu de lois aussi fixes que celles de la substitution d’un équivalent chimique à un autre. Aussi, quelques esprits ne s’arrêtent-ils plus à reconnaître entre toutes ces forces des analogies plus ou moins intimes. Il en est, et des plus éminents, qui ne les regardent que comme autant de manifestations particulières d’une force plus générale, et tout autorise à penser que ceux-là sont dans le vrai.

La pesanteur et les forces, ou mieux sans doute la force physico-chimique, déterminent à elles seules tous les phénomènes que présentent un certain nombre de corps terrestres, et ce sont eux qu’avec tous les naturalistes nous appelons les corps bruts. Depuis Linné, on en a désigné l’ensemble sous le nom de règne minéral. C’est ce règne qui forme la seconde division de l’empire inorganique.

On peut se faire aisément une idée de ce que serait devenu notre globe, abandonné à la seule action de la pesanteur et des forces physico-chimiques. Le ciel serait resté à peu de chose près ce qu’il est. La mer aurait eu aussi les mêmes limites ; mais dans son sein, comme sur la terre, aurait régné une stérilité absolue. Point d’algues ni de fucus, pas plus que de forêts ou de prairies. Les matériaux meubles du sol, exposés sans défense à Faction des agents atmosphériques, n’auraient pu rester aux flancs des montagnes ; et des roches, nues comme celles que nous trouvons au-dessus des limites de la végétation,