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EMPIRES ET RÈGNES DE LA NATURE.

premiers, nous rencontrons des corps, des êtres se distinguant des autres corps, des autres êtres, par des propriétés générales qui leur sont propres. Nous sommes ainsi conduit à partager les empires en royaumes ou règnes, car il faut conserver à ces divisions le nom consacré par l’autorité de Linné et l’assentiment universel. — Sur quels faits repose l’établissement de ces règnes ? Quelles différences les séparent et quels rapports les unissent ?

Constatons d’abord qu’il faut grouper à part les corps célestes. — Pour qui considère dans son ensemble l’univers, ou mieux le peu que nous en connaissons, on sait ce que deviennent les mondes. Qu’ils s’appellent étoiles, soleils ou planètes, comètes ou satellites, ils ne nous apparaissent plus que comme les molécules d’un grand tout dont les plus subtils calculs, l’imagination la plus ardente, ne sauraient sonder l’étendue. Entre ces myriades d’astres, il existe certains rapports, et ces rapports sont plus multipliés qu’on ne le supposait naguère. — Si dans notre tout petit système solaire les satellites tournent autour de leurs planètes, et les planètes autour de notre soleil, celui-ci est de même emporté dans l’espace vers la constellation d’Hercule avec une vitesse que la science espère bientôt déterminer. Sans doute il tourne autour d’un centre que connaîtront les générations futures. — Dans notre ciel, les deux soleils

    organique et de monde inorganique. Avec la plupart de nos contemporains, j’avais oublié que Pallas avait donné déjà un nom à ces deux grandes divisions de l’univers. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a le premier rappelé ce fait historique dans un ouvrage des plus remarquables qu’il publie en ce moment et que j’aurai souvent à citer (Histoire naturelle générale des règnes organiques).