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CHAPITRE I.

constanciés, et assigne au minéral, à la plante, à l’animal, sa place définitive. Voilà comment la question précédente peut se traduire par cette autre : quelle est la place qui revient à l’homme dans une classification naturelle des êtres ? Quelque simple qu’elle puisse paraître au premier abord, elle n’en a pas moins divisé des hommes d’un égal mérite. Pour motiver la solution que nous avons cru devoir adopter, il faut rappeler ce que sont les groupes primordiaux qui se partagent la nature entière.

Depuis Aristote jusqu’à nos jours, tous les naturalistes ont reconnu qu’il existe dans la nature deux grandes classes de corps : les uns composés de parties inertes, simplement juxtaposées et sans autres relations entre elles qu’une adhérence mécanique ou des rapports moléculaires ; les autres composés de parties actives, concourant chacune par quelque action diverse à l’entretien de l’ensemble, par conséquent plus ou moins solidaires les unes des autres, et constituant ce que nous appelons des individus. Par suite, sous une forme ou sous une autre, avec un bonheur plus ou moins grand d’expression, tous les naturalistes ont admis la distinction fondamentale des corps inorganiques et des corps organisés. Il va sans dire que nous suivrons en ceci nos prédécesseurs. — De plus, acceptant la dénomination proposée en premier lieu par Pallas, nous désignerons sous le nom d’empire chacune de ces grandes divisions, et admettrons en conséquence l’empire organique et l’empire inorganique[1]. Seulement, dans chacun de ces groupes

  1. Jusqu’à présent, j’avais employé les expressions de monde