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XV
INTRODUCTION.

avec les lois auxquelles obéissent tous les autres organismes vivants.

En regardant au contraire ces groupes comme dérivés d’un type primitif unique, comme appartenant à la même espèce, la diversité apparaît d’abord comme un problème des plus ardus ; mais la comparaison avec les plantes, avec les animaux, nous enseigne bientôt que ce fait n’est pas isolé, qu’on le retrouve dans les deux règnes organiques universellement admis, et que les lois de la physiologie ordinaire l’expliquent, au moins dans ce qu’il a de général. Ces mêmes lois concordent sur tous les autres points avec la doctrine monogéniste, autant qu’elles sont en opposition avec la théorie polygéniste. En présence d’un pareil résultat, il n’est pas possible d’hésiter.

Les polygénistes ont bien senti tout ce qu’avait de menaçant pour leurs idées l’application des sciences naturelles à l’étude de l’homme. Aussi quelques-uns d’entre eux ont-ils opposé d’avance une fin de non-recevoir à toutes les conséquences qu’on pourrait en tirer. Ils ont présenté l’homme comme un être exceptionnel, et déclaré qu’il était à tous égards en dehors des lois générales. — D’autres, comprenant ce qu’une semblable assertion avait d’insoutenable, se sont efforcés de dissimuler l’antagonisme réel qui existe entre ces lois et le polygénisme. Ceux-ci sont nos plus sérieux adversaires. Comme nous, ils invoquent la science, et c’est en son nom qu’ils proclament la multiplicité des espèces d’hommes.

Nous aurons à montrer combien cette affirmation est peu fondée. Or, pour que le débat soit sérieux,