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XIII
INTRODUCTION.

ques-uns des ouvrages les plus récents et les plus sérieux, certains passages qui sentent trop le livre de controverse ou le pamphlet politique.

A quoi bon toutes ces colères ? — Les arrêts de l’inquisition n’ont ni arrêté la terre dans sa marche ni fait tourner le soleil autour de notre globe ; les plaisanteries de Voltaire n’ont pas anéanti les fossiles. Les violences de langage, les insinuations malveillantes, les railleries ne changeront pas davantage les relations existantes entre les groupes humains.

Déterminer ces relations, c’est précisément répondre à la question posée au début de cette étude. Or, on sait que chaque jour les naturalistes, et les naturalistes seuls, résolvent des problèmes de ce genre. A eux donc revient de droit celui qui nous occupe. — Eh bien, si l’on se place exclusivement sur le terrain des sciences naturelles, il nous paraît impossible de ne pas conclure en faveur de la doctrine monogéniste, c’est-à-dire de celle qui regarde tous les hommes comme appartenant à une seule et même espèce.

Sans doute cette doctrine ne répond pas à tous les pourquoi, à tous les comment, que soulèvent les mille problèmes de l’anthropologie. Bien plus, au premier abord, et surtout pour les esprits même les plus cultivés, mais qui sont restés étrangers à certaines études, elle semble aggraver et multiplier les difficultés. Il se passe ici quelque chose de semblable à ce que produit en zoologie, en botanique, l’application des systèmes opposée à l’emploi de la méthode . — Les premiers, reposant sur des considérations empruntées à un seul car :ctère choisi arbitrairement,