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INTRODUCTION.

Les particularités physiques, intellectuelles, morales, qui distinguent les groupes humains disséminés à la surface du globe, accusent-elles entre ces groupes des différences radicales ? ou bien, malgré les apparences contraires, l’homme est-il partout le même au fond ? En d’autres termes, existe-t-il une seule espèce ou bien plusieurs espèces d’hommes ?

Cette question est toute moderne. Faute de connaissances suffisantes en zoologie et en botanique, les philosophes, les géographes de l’antiquité, les savants du moyen-âge et de la renaissance n’avaient même pu songer à la poser, et pourtant on peut dire que les uns et les autres y avaient répondu d’avance à peu près dans le même sens. Du peu que les premiers ont écrit sur cette matière, on doit conclure qu’à leurs yeux la nature de l’homme est partout la même, et que des conditions extérieures, le froid et la chaleur