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bres que lui : Juillet, au Pavillon de Hanovre, et Valloni. Juillet donna dans son jardin des bals et des concerts, en 1797. Sous le Consulat, des royalistes se réunissaient dans des cafés situés aux environs du Palais-Royal, et au Café de Valois « pour concerter, dit Montalembert (1), sur ce qu’il y avait à faire pour mettre fin à la Révolution et en finir avec Bonaparte. » Le Caféde Valois, au n" 170 des galeries du Palais-Royal, était particulièrement fréquenté par les royalistes, ou tout au moins par de bien tièdes patriotes.

Sous la Convention, nous lisons dans le Moniteur : « Monjau, instituteur national, est admis à la barre ; il se plaint d’avoir été insulté dans le café de Valois, à cause de son patriotisme ; il dénonce la société qui était alors dans ce café, pour avoir tenu des propos anti-civiques, pour avoir parlé en faveur du roi, invectivé contre la Société des Jacobins, et insulté la Convention. — Cette dénonciation est renvoyée au Comité de sûreté générale (2). » Au Café de Valois^ antérieurement s’étaient rassemblés aussi les Feuillantins, membres ou partisans du Club des Feuillants. Lors du 18 brumaire, ce café était devenu le rendez-vous des émigrés et des anciens officiers de l’armée de Condé.

Dans le Palais-Royal ou Egalité, surtout, les cafés et les restaurants servaient de réunions politiques, de petits conciliabules. Là se décidaient les « actions » projetées par des patriotes ou par des contre-révolutionnaires ; là se composaient les mots d’ordre. On se donnait rendez-vous dans le jardin, sous les arbres, et l’on allait causer plus librement assis devant une table bien servie. Du 1" au 4 septembre 1789, parut un Journal du Palais- Roy al (3), avec cette épigraphe : Utile dulci, dont les souscriptions devaient être adressées hôtel de Silleivj, cul-de-sac de Conti, chez M. Chemant, chirurgien-dentiste .

« Depuis quelque tems, il se réunissait dans un café établi sous l’un des pavillons du Palais-Royal un grand nombre de personnes dont les sentimens anti-patriotiques étaient très-connus. Hier soir, vers sept heures, ils étaient en assez grand nombre, et, après avoir tenu les discours les plus contraires à la constitution et au respect dû (1) Mémoires inédits.

(2) Séance de la Convention, du lundi 21 janvier 1793. Moniteur du 24 janvier. (3) Voir plus haut. — Ce journal n’a eu que quatre numéros.