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Le ’26 septembre 1791, Marie-Antoinette écrivait à Fersen : « Les folies des princes et des émigrants nous ont forcés dans nos démarches ; il était essentiel, en acceptant, d’ùter tout doute que ce n’était pas de bonne foi... Plus nous avancerons, plus ces gueilx-ci sentiront leur malheur. Peut-être en viendront-ils à désirer eux-mêmes les étrangers... (1). « 

Il arriva à la reine, voulant pousser tout au pire, de préférer Pétion à La Fayette, d’engager les royalistes à voter pour Pétion comme maire de Paris.

Elle se jeta plus encore dans les intrigues de conciliabules ; elle compta sur Léopold 11 et le roi de Prusse, sur la déclaration de Pilnitz, promettant des secours à l’armée de Condé. Pendant les mois d’octobre et de novembre 1791, les lettres de Marie-Antoinette au comte de Fersen roulèrent sur la nécessité du congrès armé et sur les moyens de le faire réussir. De son côté, Fersen lui indiquait un plan de conduite, et lui traçait le canevas de ses diverses lettres. Pour engager Marie-Antoinette à suivre ses conseils, il lui montrait les frères du roi et les émigrés décidés à agir (2). La reine écrivait, le 25 novembre :

« Nous désirons arriver à un état de choses supportable, mais qui ne peut pas s’établir par des Français. 11 faut donc que les puissances viennent à notre secours. »

Lorsque, en 1792, François II, fils et successeur de Léopold II, commença d’être, avec l’Angleterre, le principal agent delà coalition des gouvernements européens contre la France, le Comité autrichien devint plus actif que par le passé, et Louis XVI, loin d’ignorer ses agissements, marcha d’accord avec lui. Le roi et la reine expédièrent aussitôt un envoyé secret à leur neveu François II. Ce qui lit dire à Pétion, en août 1792 :

« Le chef du pouvoir exécutif est le premier anneau de la chaîne Contre-révolutionnaire. »

Les négociations secrètes de Louis XVI et du baron de Breteuil avec la cour de Berlin, de décembre 1791 à juillet 1792, prouvent que le roi et la reine de France provoquèrent l’invasion de leur royaume par l’étranger. Marie-Antoinette avait, depuis longtemps déjà, l’idée (1) Lettre à h’erseii, 2G septembre. Fersen, t. I, p. 192. • (2) Ktinctiwostrom, Le comte de Fersen et la Cour de Fraucej Paris, 1878) t. I,

  • p : 233 et suiv. — Le comte de FefscU avait débuté, eu France, comme intime

dans la cour de ïrianon ;