Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/524

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Le Cercle constitutionnel devient tous les jours plus nombreux. Déjà trois cents aspirants attendent avec impatience que la réunion les admette dans son sein. Tous ceux qui se présentent sont des hommes connus par leur modération, leur sagesse, leurs lumières et leur attachement sincère au gouvernement. Clichy est effrayé de cet empressement... Plusieurs communes du département se disposent à imiter un si bon exemple. Le Cercle constitutionnel est très sévère dans son choix : il n’admet que des hommes irréprochables et très éclairés ; il rejette tous ceux dont l’esprit turbulent voudrait précipiter ces mesures et nous rejeter dans de nouvelles révolutions. Le Cercle ne veut rien détruire ni renverser ; il veut conserver, fortifier la Constitution, et empêcher, par une force morale, tout ce qui pourrait l’altérer et lui nuire. »

Cette réunion devait, en effet, acquérir promptement de linfluence. Riouffe, protégé de madame de Staël, prononça, le 14 juillet 1797, à l’ouverture du Cercle constitutionnel, un discours qui ressemblait à une déclaration de guerre (1). Les Clichyens accusèrent les constitutionnels de se vendre au Directoire, qui avait parmi ceux-ci de chauds défenseurs. Riouffe, ancien girondin, avait fait l’éloge de Louvet, mais, comme bien d’autres, il ne tenait plus à travailler pour la cause républicaine (2).

Bientôt, le Directoire fit fermer le Club constitutionnel, quand cette réunion prit une couleur de plus en plus différente de la sienne, quoique ce Cercle l’eût bien secondé contre le Club de Clichy. Ginguené était membre du Cercle constlutionnel. Dans un article inséré dans le Journal de Paris, il rappela « qu’une réunion de la minorité des deux conseils, d’hommes de lettres et de militaires distingués s’étoit formée, il y a trois mois, sous le nom de Cercle constitutionnel (3), »

Boulay de la Meurthe, dans un rapport au conseil des Cinq-Cents (séance du 6 thermidor an V), déclara ce qui suit : « Il s’est formé, à Paris, une Société sous la dénomination de Cercle constitutionnel, Société qui, par degré, est devenue très nombreuse, qui a déjà répandu des manifestes, des apologies, et paroît avoir affiché de grandes prétentions (4). »

(1) Riouife a été, plus tard, préfet de l’Empire. (2) Honoré Riouffe a été tribun sous le Consulat et préfet sous l’Empire. (3) Journal de Paris, numéro du 23 septembre 1797. (4) Bib. de la Chambre des députés, recueil, Rf 146,