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CLUB DE CLICHY

Fondé en 1794

I

Sous le Directoire existait un vieux royaliste qui demeurait au bas de la rue deClichy. Sa maison, sorte de masure, d’aspect mystérieux, lui permettait de vivre dans la retraite, jusqu’au jour où il l’offrit à un groupe d’amis, qui en firent uu lieu de réunion politique, n’ayant qu’un but indéfini et ne publiant rien de ses discussions. Le nombre des adhérents à cette réunion s’accrut avec rapidité pendant les années 1795, 1796 et 1797.

On l’appela le Club de Clichy. Il se composait dliommes professant les opinions les plus opposées, mais tous ou presque tous réactionnaires : royalistes de nuances diverses, émigrés revenus en France, mécontents en nombre, bourbonniens, orléanistes, modérés, absolutistes, partisans d’une constitution à l’anglaise, etc. Des monarchistes purs y coudoyaient d’anciens républicains ralliés au royalisme. Parmi les orateurs figuraient surtout des émigrés et des étrangers, et parmi les membres les plus marquants, on cite : le général Pichegru, soupçonné à juste titre de trahison, et rentré dans la vie privée ; Royer-CoUard, député de la Marne aux Cinq-Cents, qui avait défendu, à la tribune, les émigrés, les proscrits et les prêtres ; Camille Jordan, surnommé Jourdan-les-Cloches, député des Bouches -du -Rhône aux Cinq-Cents, qui approuvait fort les influences religieuses ; Clausel de Coussergues, et Hyde de Neuville.

Quelques gens donnaient aux membres du club le nom de Clichiois. La réaction thermidorienne permettait à la réunion de se montrer contre-révolutionnaire, en affichant ses opinions hostiles non seulement aux derniers Montagnards, mais encore aux républicains les plus modérés.

Ajoutons que, dans plusieurs sections, celles du Mont-Blanc et du