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COMITÉ VALAZÉ

For^mé en 1792

Avant le 10 août 1792, dès 1791, les députés de la Gironde convinrent de se voir trois fois la semaine, avant l’heure où l’Assemblée nationale ouvrait sa séance. Bientôt, des déjeuners politiques eurent lieu, à peu près tous les jours, au numéro 5 de la place Vendôme, à quelques pas du Manège, chez une dame Dodun, « femme honnête, opulente, qui pouvait sans se gêner leur prêter un appartement commode dont ils étaient libres de se servir, même en son absence (1). » Les Girondins ne faisaient que commencer alors à former un parti. Brissot était le meneur de ce « comité de la place Vendôme. » Il dirigeait les B7nssotins. Il demeurait rue de Grétry, n° 1. Plus tard, Pétion donnait à ses amis des « dîners politiques. » Sa popularité était grande. On le surnommait « le vertueux. » Le «Comité Valazé))(2) réunissait trois fois ou quatre par semaine, et quelquefois une seule fois, trente-huit à quarante Girondins, dont les plus assidus étaient Brissot, Guadet, Gensonné, Buzot, Barbaroux (3), Bergoeing, Duprat, des Montagnards devenus Girondins, Lacaze, Lesage (4), Mollevault, Hardy, plus tard dévoué au Directoire, Salles, Duperret, Chambon, Lidon, qui traita Robespierre de factieux et de calomniateur.

« Quand neuf heures sonnaient, on allumait du feu et des bougies ; on annonçait successivement Buzot (de l’Eure), Salles (de laMeurthe), et ils étaient reçus dans le salon par ma tanle (madame Valazé), femme du meilleur monde. Les députés délil)éraient «ur les affaires (1) Mémoires de madame Roland, premier ministère, an début. (2) Rue (l’Orléans-Saint-Honoré, no 19. On appelait Valazé « le Caton de la Gironde ». Marat le qualifiait de « chef des hommes d’État ». (3) Demeurant rue Mazarine, u" 20, il était reçu dans l’intimité de M. et madame Roland.

(i) Plus tard thermidorien.