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déployer une rigueur nécessaire ; enfin, n’ayant pu corrompre la volonté nâtiôiiaie, diviser au moins la force publique et metti-e aux mains tous les François, citoyens ou soldats : tel est, sans doute, lé dernier espoir, le dernier plan des ennemis pervers et implacables du peuple et des nouvelles institutions.

« Système atroce, manifestfetnént suivi dans toutes les parties de la France, mais enfin mis en pratique avec un cruel succès dans l’infortunée ville de Nancy.

« fiés soldats égarés, noii seulement avoietit niécôrtiiti là discipline, mais aussi fouloient aux pieds la loi suprême, le décret national. Des citoyens trompés embra&soient leur querelle ; des brigands avides encourageoient la rébellion, tandis que la nation incertaine, en défiance contre tous les agens du pouvoir, craignoit, en punissant la révolte, de favoriser la tyrannie. Toutefois, le législateur, se ralliant à la loi, appelle la force publique au secours de Tordre public. Mais où étoit-clle, cette force ? Où trouver des soldats, des citoyens, des frères, qui voulussent réprimer la licence de leurs frères ? Quel cbef consentiroient-ils à suivre ? Il falloit d’abord que leur raison repoussât de vains soupçons, que leur vertu étoufTùt une répugnance naturelle à combattre des ennemis si chers. Cependant les soldats et les citoyens, justifiant par leur confiance un général en vain calomnié, marchent sous l’étendai’d de la paix, contre les drapeaux de la révolte, dans l’espoir de soumettre plutôt que de vaincre. Il faudra même qu’on les force de combattre. Mais ces infracteurs des lois, ceux-là sont encore des François ? Ils ont rompu le pacte social, ce sont des barbares hostilement armés. Des frères, dont le bras menace ou déchire le sein de la mère commune, n’ont-ils pas abjuré les droits du sang ? Punir des enfans parricides, c’est le devoir sacré des vrais et fidèles enfans de la patrie.

(( Tels furent vos sentimens, qui ont éclaté dans vos héroïques actions, dignes guerriers de la garnison de Metz ; vous, surtout, généreuses milices ! Que vous avez noblement justifié ce nom de nationales, qui présente la vaste idée des devoirs imposés à vos cœurs par les sermens civique et fédératif ! Et dans quelle circonstance ? Déjà, peut-être, l’explosion des plus funestes complots alloit interrompre le cours de la régénération de l’empire, et engloutir, avec la liberté même, toutes nos espérances et celles mêmes de tant de nations, dont notre sort doit faire la destinée.

« Que fussiez-vous devenus, si votre bravoure tutélaire n’eût fait avorter ce schisme naissant : si les armes, aiguisées par l’anarchie, ne se fussent émoussées contre les armes de la loi !