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patriotiques, ù propos des fédérés venus à Paris pour fêter la troisième fédération :

« Hier, 16 juillet, plusieurs de ces fédérés, indignés de l’audace coupable des libellistes autrichiens, ont fait des auto-da-fé du Journal de Paris et de VInfâme Gazette universelle qu’ils ont apperçus dans quelques cafés. Ces braves patriotes ont un peu purgé le Palais-Royal de la vermine aristocratique qui l’infectait depuis quelque temps. » Elles ajoutaient :

Les sections de Paris se rassemblaient pour « solliciter de l’Assemblée nationale la punition exemplaire et solennelle des Feuillans qui composent le comité central (1). » Elles craignaient certainement l’action contre-révolutionnaire de ce club ; c’est une des raisons qui expliquent pourquoi, le 25 juillet suivant, elles se déclarèrent en permanence, à l’instigation de Danton qui, pour augmenter leur force, fit voter par la section du Théâtre-Français (2) l’invitation aux « citoyens passifs », c’est-à-dire aux non-électeurs, de s’associer à ses délibérations. Pour échapper à l’influence que les Feuillants exerçaient encore sur le pouvoir exécutif, les Jacobins, par l’organe de Robespierre, réclamèrent une Convention nationale élue parle peuple entier, non pas seulement par les citoyens payant une certaine cote d’impôt. Robespierre voyait dans les Français présentement exclus des élections les vrais, les fidèles défenseurs de la Révolution. XII

Quelques jours après, les fédérés marseillais se battaient dans les Champs-Elysées avec une troupe de gardes nationaux royalistes. L’insurrection du 10 août survint, en dehors des Girondins. A l’Assemblée, le 11 août 1792, le président lut une lettre du comité de la section des Tuileries, annonçant que soixante-dix soldats suisses, recueillis dans le bâtiment des Feuillants adjoint au local de l’Assemblée, couraient risque d’être enlevés par le peuple. Ces soldats suisses avaient déposé les armes.

L’Assemblée législative décréta qu’à l’avenir et pour la prochaine Convention, « tout citoyen âgé de 25 ans, vivant de son travail et domicilié depuis un an, serait admis à voter dans les assemblées (i) Annales patriotiques do Carra, du 18 juillet 1792, n° 200. (2) Les Cordeliers, l’École de Médecine.