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« M. Lacroix. — Je demande que ce délit soit dénoncé. (Les tribunes applaudissent.)

« L’agitation redouble.

« M. Merlin. — J’ai demandé si j’étais dans le sanctuaire des droits de l’homme et du citoyen, et tandis qu’on m’assurait qu’oui, une multitude effrénée tombait sur moi et m’arrachait du chœur des Feuillans.

« Quelques voix. — Il faut prouver tout ce que vous dites. « On demande d’un côté que M, Grangeneuve soit entendu ; d’un autre, que l’affaire soit renvoyée aux commissaires de la salle pour en présenter le rapport.

« M. GiRARDiN. — Je demande que MM. les commissaires de la salle se retirent à l’instant pour s’assurer des faits. M. le président, la Constitution vous charge de la police intérieure et extérieure de la salle ; vous devez donner des ordres pour qu’aucune force publique ne s’apprOche de cette enceinte, sans votre aveu. Il est temps de terminer des scènes qui déshonorent l’Assemblée. Il est temps de prendre des précautions pour qu’elles ne soient plus reproduites. « M. Lacroix. — Je vais plus loin que M. Girardin. Je reconnais, comme lui, que la police de la salle et de ce qui l’environne n’appartient qu’au corps législatif, puis je demande en outre que l’Assemblée décrète qu’aucun club, aucune Société particulière ne pourra se réunir dans cette enceinte. (On applaudit.) « M. Jaucourt. — Je demande que les commissaires de la salle prennent connaissance des faits. Le public a été témoin de ces détails, j’ose dire, indignes de l’Assemblée nationale ; il doit aussi connaître les mesures que vous prendrez pour faire cesser ce scandale. Je dis que le Club des Feuillans a sans doute la prétention d’être dévoué à la Constitution. (On murmure.) Mais enfin il s’élève dans Paris une rivalité dangereuse de patriotisme qui ne peut être qu’un ferment de discorde et de trouble pour tout le royaume. Tant que les députés se pareront d’autres couleurs que des couleurs nationales, tant qu’ils se livreront au dehors à l’esprit de parti, jamais il n’y aura de tranquillité dans l’Assemblée. Je demande donc, non pas comme décret, non pas comme règlement, mais comme un gage de la fraternité qui doit nous unir, comme un témoignage de la confiance qui doit nous animer ; je demande, au nom de la paix, au nom de la patrie, que tous les députés se soumettent à ne jamais paraître dans aucune Société particulière. (L’Assemblée et les tribunes applaudissent.) « M. Grangeneuve. — Un député à ^Assemblée nationale, se rendait à son Comité. Il a été arrêté par des hommes armés... 23