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CLUB DES FEUILLANTS
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ractère du faux patriote ; le vrai patriote est inflexible, invariable dans sa conduite ; cette homogénéité de principes et de conduite, cette constante probité est son trait distinctif. « L’événement a démasqué ces faux patriotes et ne laisse plus à découvert que leur ambition de dominer. On vouloit, par vous, commander l’opinion publique. Cette opinion se déclare contre eux, et aussitôt ils veulent briser l’ouvrage même de leurs mains ; ils veulent élever autel contre autel...

«... Vous n’avez donc rien à redouter de ce schisme ; il dévoile vos adversaires ; il prouvera votre force...

»< Ne redoutez donc rien des manœuvres de la coalition : l’incapacité, les perfidies, les intérêts opposés de ses chefs les renverseront très promptement...

«... Laissez encore l’intrigue s’agiter au dehors pour tromper, et les départemens, et nos sociétés affiliées... «... Or, dans cette question, la lumière a été portée au plus haut degré : elle l’a été par les journaux dans lesquels les départemens ont placé leur confiance ; car, et je dois m’en féliciter ici avec tous les amis de la liberté, il n’y a qu’un cri sur cette question parmi tous les journalistes patriotes ; le reste, composé de feuilles infectées par l’aristocratie, ou de feuilles sans couleur ou insignifiantes, déshonore plus nos adversaires en les louant, »|u’en les blâmant (1). » Peu de jours après, le 27 juillet 1791 (2), la même feuille récriminait ainsi sur l’envoi d’une adresse des Feuillants aux Sociétés des départements :

« Qui est-ce qui a payé les frais de l’envoi des courriers de la Société des Feuillans dans les quatre-vingt-trois départemens ? estce le salaire de la députation ? est-ce la liste civile, ou la caisse de l’extraordinaire ? Au reste, ces courriers n’ont pas été généralement bien reçus. On a suspecté cet empressement. « La Gazette universelle a déjà annoncé comme un grand triomphe l’affihation d’uNE société de département aux Feuillans. >> La Société des Amis de la Constitution séante aux Jacobins ne pouvait manquer d’affirmer, elle aussi, le bien fondé de son attitude et de publier les raisons qui militaient en sa faveur. Les Jacobins avaient, le 17 juillet 1791, pris un arrêté et rédigé une Adresse de leur Club aux patriotes de France, auxquels ils décla- [1]

  1. (1) Patriote françois, n» 709, 19 juillet 1791. (2) Patriote français, n" 717. 27 juillot 1791.