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« A tous les Jacobins, sur le schisme qu’on élève parmi eux. « Un schisme scandaleux s’est tout à coup (^péré parmi les Amis (le la Constitution de Paris : il faut en dévoiler et les causes et les auteurs,

« On le doit aux intrigues de ces ambitieux qui, désespérés d’avoir perdu leur crédit dans la Société, cherchent à s’en venger. « Ils accusent la Société d’être tumultueuse et intolérante. L’ont-ils quittée, quand elle était intolérante dans leur sens et à leur gré ? (( Ils accusent les clubs d’être des foyers de sédition, et, dans cette accusation, ils enveloppent même cette Société. Mais avez-vous donc cessé un seul momient de respecter et de maintenir la Constitution ? Un décret a été rendu contre les principes que vous avez défendus. Vous avez arrêté d’obéir au décret, mais vous en avez blâmé les bases. Obéir est le devoir d’un bon citoyen ; juger et censurer un droit de l’homme libre : voudroit-on nous enlever le droit de censure ?

Mais vous ne seriez plus libres, vous ne seriez plus que de 

misérables esclaves, forcés de vous agenouiller devant la tyrannie de vos représentans. Les Anglois, on le sait, sont loin de la hauteur oti nous avons porté la liberté, et cependant ils ont conservé l’inaliénable faculté de censurer les lois du parlement, d’en demander constamment la réforme jusqu’à ce qu’elle soit obtenue... « Les députés patriotes qui se sont réunis aux Feuillans sont dupes ici de l’intrigue de quelques hommes que la soif de dominer tourmente. Ils ont longtemps voulu régner sous le nom du peuple : alors ils vantoient sa souveraineté ; ils veulent aujourd’hui régner sous le nom d’un fantôme de roi, qu’ils retiennent prisonnier, après l’avoir déclaré inviolable, et ils prêchent son inviolabilité absolue. Ils vouloient régner par les clubs et ils vantoient les clubs. Ils les dénoncent, ils les persécutent, aujourd’hui qu’ils sont démasqués. Lorsqu’ils défendoient la bonne cause, ils prêchoient la réunion entre tous les patriotes ; ils excitoient tous les esprits contre une société schismatique qui se formoit. Aujourd’hui ils arborent eux-mêmes l’étendard du schisme ; et pourquoi ? Parce que vous n’avez pas adopté aveuglément leur opinion, parce que vous avez eu l’audace d’en avoir une autre ; dès lors ils vous appellent des hérétiques et des factieux. J’avois, depuis longtemps, prévu le dénouement de la comédie qu’ils jouaient. Un patriote, disais-je, qiii sacrifie une seule fois la cause de la liberté,- la sacrifiera dans tous les cas où son intérêt le lui commandera. Déliez-vous, ajoutai-je, des hommes qui, sous le prétexte de raisons d’état, capitulent avec les principes ; c’est le ca-