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CLUB DES FEUILLANTS 283

II

Selon Pétion, parmi les Jacobins affiliés aux Feuillants, « les uns en voulaient, disaient-ils, à la Société des A^nis de la constitution, pour (les reproches grossiers vomis contre eux dans son sein ; les autres lui reprochaient le peu de liberté qu’ils y avaient éprouvé plusieurs lois d’émettre leur opinion, lorsqu’elle semblait opposée à l’opinion f^énérale de la Société. Ils lui reprochaient l’ironie amère de la proposition faite dans la dernière séance de porter à la présidence de l’Assemblée nationale un homme dont le nom n’avait jamais été prononcé dans cette Société qu’avec dégoût (1). » Il importe d’y joindre la démarche des Jacobins pour la pétition du Champ de Mars.

« Le projet des Feuillans était sans doute de rallier autour d’eux toutes les sociétés affiliées, dit Pétion, pour les accoutumer, sous le voile de la liberté, au système d’oppression qu’ils méditaient de faire sur tout l’empire. »

Pétion prévoyait l’envoi, par les Feuillants, d’adresses aux sociétés affiliées, ce qui arriva. Très peu, en somme, adhérèrent aux Feuillants, disant qu’ils voulaient se borner à préparer, à discuter les travaux de l’Assemblée nationale, sans rien voter. A la séance du 18 juillet, aux Jacobins, Feydel (2) dit que les députés retirés aux Feuillans étant les fondateurs de la Société, il convenait de leur remettre le local et la correspondance. Laclos appuya la motion, que Robespierre ne combattit pas. Feydel avait proposé d’envoyer une députation à l’assemblée des Feuillants. Robespierre faisait adopter une adresse à l’Assemblée nationale, aux constituants vraiment patriotes.

Le journal de la correspondance des Amis de la Constitution fut continué par les Feuillants, depuis le n° XXXV jusqu’au n° XLI. On annonça : « Ce journal de la première Société des Amis- de la Constitution^ séant d’abord aux Jacobins, puis aux Feuillants, con- [1]

  1. (1) Plusieurs membres de la Société avaient proposé de porter l’abbé Maury k la présidence de l’Assemblée nationale ; Danton avait demandé qu’on offrît des cartes d’entrée à MM. Maury et Cazalès. (Séance du vendredi 15 juillet 1791, aux .lacobins.) (2) Feydel, avocat du roi k Cahors, membre de l’Assemblée nationale, secrétaire des Jacobins en décembre 1790.