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CLUB MONARCHIQUE

gulière par trois hommes qui n’étoient point de service, ou n’en avoient point les marques, et le vol de la canne à sabre qui ne lui a pas été rendue,

« M. Guyet-Laprade (1) a été environné par plusieurs hommes mal intentionnés ; un d’entre eux s’est jette sur lui, il l’a repoussé. Cet homme excitait le peuple à se saisir de lui. M. de Montjourdin, commandant le bataillon de Saint-Lazare, le débarrassa par le courage avec lequel il s’est lui-même dévoué ; il a été conduit au corps-degarde de la rue Poissonnière ; il a été proposé de le fouiller ; il y a été détenu pendant cinq heures ; on y a dressé un procès-verbal. « Nous demandons qu’il soit informé contre ceux qui ont entouré et assailli le sieur Laprade, contre celui qui les excitoit, et que vous fassiez représenter le procès-verbal qui a été rédigé au corps-degarde de la rue Poissonnière.

« Une lettre signée par un de nos membres contient encore les faits suivans :

« A six heures du soir, il y avoit assez de monde dans la rue ; la maison étoit assiégée d’un bon nombre d’hommes, quelques femmes et quelques enfans ; une patrouille nombreuse étoit arrêtée dans une rue latérale, assez près de la maison. Les premiers membres sortis ont été hués : deux ou trois personnes crièrent que les aristocrates avoient des cocardes blanches ; d’autres remarquèrent qu’elles étoient aux trois couleurs ; ils ne furent point écoutés, et cette calomnie devint le prétexte de la fermentation. Deux patrouilles, cependant, se croisoient dans la rue et ne dissipoient pas l’attroupement. 11 arriva une voiture de place, chargée de quatre personnes. Le peuple l’arrête ; un gros homme se montre à la portière ; aussitôt, plusieurs voix s’écrient qu’on le reconnoit, qu’il est des Jacobins, qu’il est du district de Saint-Lazare, qu’il est excellent patriote. Cet homme exige du silence et est obéi. Il fait une sortie contre les aristocrates rnonarchiens, approuve la justice qu’on paraissoit disposé à en faire, ajoute qu’elle est d’autant plus méritée que ces MM. se sont assemblés malgré la défense de la municipalité. Il propose de lire la loi qu’ils ont enfreinte ; il tire de sa poche une feuille de papier à tellière, il ht cette première phrase : « Monsieur, nous avons eu l’honneur de vous prévenir que la Société reprendra ses séances le lundi 28 de ce mois ». A ce peu de mots, il a reconnu son erreur et a voulu s’interrompre pour chercher un autre papier ; on le force à continuer. Alors, en balbutiant, il achève la lecture du papier, qui étoit notre lettre à M, le maire ; lettre (1) Ce nom ne figure pas sur les listes citées plus haut. 17