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ni solliciter une protection que la constitution que nous avons juré de défendre doit à tous les citoyens. Nous avons paru devant les magistrats, nous leur avons rendu compte de noire conduite, de nos principes, et de ces aumônes tant exagérées par la perversité qui leur impute son caractère : nous avons obtenu des magistrats la justice qu’ils nous dévoient ; et quoiqu’elle ne nous ait pas préservés d’une nouvelle attaque, nous n’accusons pas son impuissance. Mais un membre de l’Assemblée nationale se fait notre accusateur ; le coniité des recherches est annoncé comme devant appuyer cette accusation. Et nous, messieurs, nous venons vous dénoncer la dénonciation calomnieuse de M. Barnave, et demander pour lui et pour nous un tribunal qui nous juge, et nous invoquons tout le zèle de votre comité des recherches pour éclairer la procédure. « DuBERGiER, président. »

L’Assemblée nationale passa à l’ordre du jour. « Elle est trop juste pour refuser d’entendre des hommes qu’elle regarderoit comme accusés ; elle a donc prouvé par sa décision le peu de cas qu’elle fait de la dénonciation de M. Barnave (1). » Malgré les réclamations de Malouet et de Clermont-Tonnerre, l’ordre du jour fut voté (2). Le 28 janvier, Clermont-Tonnerre voulut rendre compte de ce qui lui était arrivé ; mais l’Assemblée passa encore à l’ordre du jour. Quoi que fit le Club monarchique pour obtenir une sauvegarde de la part des députés, la majorité ne voulait pas le soutenir. Leur dernier vote exaspéra les monarchistes, partisans, membres ou non du club.

Malouet prit la plume et fut très véhément contre Barnave et ses amis.

A la iîn de janvier 1791 parut une Réponse de M. Malouet à la dénonciation du Club de la Constitution monarchique ’})ar M. Barnave. « J’avois vu des crimes impunis, des hommes avides de pouvoir, s’élever par toutes sortes d’intrigues ; j’ai connu des princes despotes, des ministres absolus ; mais la tyrannie dans toute son audace je ne la connoissois pas ; et je ne conçois pas qu’il y ait des hommes assez vils pour fléchir devant la tyrannie qui se masque du nom de patriotisme. Ah ! si c’est un droit sacré que celui de résister à l’oppression, que tous les hommes généreux brisent comme moi le joug qu’on leur (1) Journal de la Société des Amis de la Constitution monarrhicjue, t. I, n" 7, p. 31, 32 et 33.

(2) Moniteur universel, du 21> janvier 1791.