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INTRODUCTION

vaincus se réunissent cordialement, et que c’est à la force qu’il convient de ne point abuser de la victoire ; qu’il n’y a de révolution utilement consommée que celle qui met un terme à la violence, aux outrages, à la défiance, à l’inimitié ;

« Qu’aussitôt que la bienveillance et la bonté se manifestent dans un tems de trouble, il arrive ce que l’on voit dans les jours orageux, lorsqu’un souffle pur chasse les nuages et nous rend le soleil dans tout son éclat.

« Amis de la paix, remettez doucement chacun à sa place, le magistrat sur son siège, le procureur dans son étude, l’ouvrier dans son atelier et le soldat dans ses cazernes {sic) ; ils ont assez longtemps habité les cafés et les places publiques.

(’ Dites aux gardes nationales qu’ils dépensent un million par jour ; car la diminution du travail est précisément celle de l’argent, des subsistances des denrées et des marchandises ; « Qu’ils laissent donc reposer leurs fusils jusqu’à ce que les puissances ennemies chargent les leurs.

« Dites aux politiques métaphysiciens que nous avons besoin maintenant de faire un cours de physique expérimentale, et que nous reviendrons à eux à la suite de ce cours.

« Dites aux courtisans que la leçon est dure, mais qu’il faut (pi’ils en profitent.

« Dites aux ministres de prendre une attitude ministérielle, et (jue nous les aiderons pour le bien.

« Dites au clergé, par la voix insinuante de son agent, qu’il faut en linir ; que nous n’entendons point abandonner au pillage et le prêtre et l’autel ; mais qu’il n’y a plus d’ordre et plus d’abbaye pour personne. — Du reste, amis de la paix, mettez une grande importance à concilier aux ministres de l’Église, qu’on outrage impunément, le respect et la confiance des peuples. « Dites aux parlemens que leur dernière heure est arrivée ; (lu’il faut se résigner et faire une belle mort, d’autant que nous aurons soin de leurs héritiers, et que nous n’entendons point les supprimer sans les rembourser.

« Dites au peuple, aux citadins, aux districts, que, s’ils continuent à se mêler de tout, ils bouleverseront tout : car il y a fort peu d’hommes très capables de gouverner les autres. Enfin, amis de la paix, n’oubliez rien de ce qu’a oublié M. Servan ; et son home ie, jointe à la vôtre, sera un ouvrage parfait ; comme il est lui-même un parfait citoyen et un excellent écrivain, que nous chérissons, ainsi que le petit nombre de ceux qui lui ressemblent.