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LA BELLE ALSACIENNE


de la ceinture mystérieuse que je lui remis avec des éclats de rire, dont il fut si confus qu’il se retira sans avoir la force de parler.

F… me fit aussitôt changer de demeure. Je fus loger rue d’Orléans.

La vie que je menai avec lui fut bien différente de celle que je quittais. Tous les jours, plaisirs nouveaux, soupers fréquents, nombreuse compagnie, parties de campagne, jeux, il n’y avait pas un instant de vide.

L’agréable train ! Je me serais estimée trop heureuse si les richesses de mon amant avaient répondu au goût prodigieux que nous nous sentions l’un et l’autre pour les plaisirs. Mais il arrivait souvent des dégradations d’opulence qui nous intriguaient. Ces inégalités de fortune nous obligeaient de recourir aux usuriers. Ces gens-là sont capricieux. On ne pouvait quelquefois les attendrir. Recours à d’autres expédients, le superflu de mes équipages suppléait au défaut.

Un des amis de F…, jeune homme très aimable et pour lequel je conserverai toute