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LA BELLE ALSACIENNE

— Vous pleurez, me dit-il, mon cher amour ; hélas ! aurais-je eu le malheur de vous déplaire ?

— Ah repris-je, je serais moins affligée si je ne vous aimais pas. Pourquoi faut-il…

Mes pleurs redoublés m’interrompirent. Je ne faisais plus que sangloter. F…, surpris de cette affliction imprévue, ne savait à quelle cause attribuer l’état où il me voyait.

Il essaya de me consoler par ses caresses. Je le repoussai, ma résistance irrita ses désirs.

— Ah ciel ! lui dis-je, quel supplice ! Finissez donc ; vous me mettez au désespoir. Ah ! par pitié, mon cher F…, je ne souffrirai pas… non, cruel… ah !

Il poursuivait toujours malgré mes cris.

Déjà l’odieux mystère était prêt à paraître au jour. L’amour complice de sa témérité précipitait ma faiblesse. Mes forces m’abandonnaient et mes mains ne pouvaient plus retenir les restes d’un drap qui jusque-là m’avait servi de rempart.