Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
LA BELLE ALSACIENNE


continuai ; tout le monde brillant de l’Opéra soupira pour moi. Je fis des heureux. J’eus la gloire de voir à mes pieds des têtes illustres, qui ne rougirent pas d’oublier leur grandeur en ma présence. Je compris mieux que je n’avais fait jusqu’alors qu’il n’y a rien dans le monde au-dessus d’une jolie femme et que l’empire de la beauté ne connaît point de bornes.

Cependant, malgré toute la pompe de mes connaissances, ma course vers le temple de la Fortune n’était pas rapide. Quoique les grands fassent tout pour la volupté, leur libéralité n’a rien de solide, surtout lorsque, ainsi que moi, on ne fait avec eux qu’effleurer les préliminaires de la tendresse. Quelquefois, en entrant chez moi, je faisais des raisonnements sur les vanités du siècle, qui me donnaient la migraine.

Les fatigues que me causaient mes courses journalières m’avaient excédée. J’avais besoin de repos, je voulus faire une espèce de retraite. C…, financier de nou-