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III
INTRODUCTION


tillon, dont les aventures libertines venaient d’être révélées par un indélicat amoureux[1] ?

Les confessions de Thérèse présentent un tableau curieux, animé, vivant, d’un groupe de jouisseurs, de petits-maîtres, de « demoiselles du monde » du dix-huitième siècle. Mme G…, l’entremetteuse de marque, fournisseuse attitrée des gens haut placés, pourrait bien être Mme Gourdan, la « Petite Comtesse ». L’aventure de la jeune personne offerte par une matrone à son propre amant se retrouve dans la Correspondance d’Eulalie et paraît avoir été fréquente chez les Brissault, les Pâris, les Baudoin, abbesses de couvents galants.

Le marquis de R…, don Juan octogénaire, pourrait bien être le maréchal duc de Richelieu, qui se vantait de tromper sa troisième femme à quatre-vingts ans.

La ceinture de chasteté même, dont un jaloux amant inflige un instant le supplice à « la belle Allemande », a occupé, au dix-huitième siècle, un des premiers rangs de

  1. Voir Les Aventures libertines de Mlle Clairon, dite Frétillon, rééditées par J. Hervez (Bibl. des Curieux, 1911).