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LA BELLE ALSACIENNE

Comme j’étais logée trop près de Mme  G… pour qu’il pût répondre de la cessation de mes liaisons avec elle, il jugea à propos de me transporter ; j’allai sous ses auspices demeurer à l’hôtel de… À peine y fus-je installée que je m’aperçus que j’avais fait une nouvelle conquête.

B…, connu de toutes les femmes de Paris par l’heureux talent qu’il a de séduire leur vertu en leur débitant des contes, me vit et m’aima ; je me laissai endormir au récit des flatteuses espérances dont il me berça ; mais tous ces magnifiques projets aboutirent à quelques fêtes galantes dont le récit faisait tous les frais. Heureusement pour moi je reconnus la frivolité du clinquant dont il prétendait m’éblouir, avant de prendre avec lui un engagement sérieux.

Cette découverte me fit supprimer les effets d’une bonne volonté qui m’aurait nui dans l’esprit de L. B… Sa conduite essentielle à mon égard méritait des ménagements. La solidité du fond me parut préférable à la superficie. J’avais pris mes